Pourquoi Clovis Cornillac a-t-il refusé un rôle proposé par Steven Spielberg ?
Une carrière bâtie sur des choix assumés
Stéphane STORM


Clovis Cornillac, l'une des figures incontournables du cinéma français, étonne depuis des décennies par ses choix artistiques audacieux. Si son talent le place régulièrement sous les projecteurs, son indépendance d’esprit en fait une exception dans l’industrie. La preuve ? Cet acteur caméléon a tout simplement décliné une proposition de Steven Spielberg, le grand maître d’Hollywood. Une décision rare et captivante, révélatrice d’une conception singulière du métier.
Une carrière bâtie sur des choix assumés
De boxeur acharné à amoureux transi, de père protecteur à braqueur au grand cœur, Clovis Cornillac excelle dans des rôles variés qui reflètent son habileté à explorer des personnages profonds. L’année dernière, il a marqué les esprits avec son interprétation dans Un p’tit truc en plus, une comédie poignante réalisée par Artus.
Ce film, qui mêle rire et émotion autour du handicap, a séduit un public large, raflant plus de 7 millions d’entrées au box-office. Cornillac y incarne Vincent, un voleur qui se fait passer pour éducateur spécialisé dans un centre accueillant des jeunes en situation de handicap. Une imposture qui, au fil du récit, devient une aventure humaine bouleversante.
Pendant la promotion, l’acteur confiait : « Ce qui m’a touché dans ce film, c’est l’intelligence du scénario, son humanité. Le rire ne masque rien, il permet de mieux voir. » Cette capacité à choisir des projets qui ont du sens illustre parfaitement pourquoi il a préféré refuser Spielberg pour rester fidèle au cinéma qui le touche profondément.
Hollywood ou liberté artistique : Clovis choisit
En 2006, lorsque Steven Spielberg offre à Clovis Cornillac un rôle dans le film Munich, cette proposition aurait pu être un tremplin vers une reconnaissance internationale. Pourtant, l’acteur a dit non. Pourquoi ? Pour ne pas se laisser enfermer dans le système hollywoodien si exigeant – et parfois tyrannique – du point de vue de la disponibilité des talents.
« Avec les Américains, on sait comment ça se passe. Ils vous bloquent votre agenda des mois pour tourner seulement trois scènes ! » a-t-il expliqué avec franchise. Pendant ce temps-là, impossible pour lui de participer à d’autres projets ou d’alimenter cette diversité qui caractérise sa filmographie.
Pour Cornillac, la liberté artistique prime sur les promesses de paillettes hollywoodiennes. C’est cette indépendance qui le distingue dans un paysage où beaucoup auraient pu céder à l’appel prestigieux de Spielberg sans hésitation.
L’impact d’un acteur fidèle à ses valeurs
Loin d’avoir regretté cette décision, Clovis Cornillac a poursuivi avec succès son parcours, enchaînant des rôles percutants et inattendus. Sa personnalité forte et son goût pour des projets ancrés dans l’émotion et l’authenticité semblent continuer à séduire un public de plus en plus large.
Dans Vacances forcées, récemment sorti au cinéma, l’acteur propose une nouvelle facette de son talent. Derrière une comédie estivale légère se cache une exploration des relations familiales, de l’amitié et des préjugés liés au mépris des classes sociales. Cornillac livre une performance qui résonne encore une fois avec intelligence et profondeur.
Adepte de la qualité et non de la quantité, il prouve une fois de plus qu’il est possible de construire une carrière réussie sans céder à toutes les sirènes de l’industrie.
Une aventure qui continue d’inspirer
En refusant Steven Spielberg, Clovis Cornillac a montré que le véritable succès réside dans l’alignement entre ses valeurs personnelles et artistiques. Se donner les moyens d’être en accord avec soi-même, voilà ce qui fait de lui un acteur aussi intègre qu’admiré.
Parallèlement, le succès phénoménal de ses projets français continue de démontrer que ces choix courageux lui donnent raison. Aujourd’hui encore, il suscite l’intérêt des cinéphiles et inspire les générations futures à emprunter un chemin où la passion, plutôt que les compromis, dicte les règles.
Parce qu’après tout, cette liberté assumée est peut-être le rôle le plus iconique de sa carrière.
Stéphane STORM
Photo Wikimédia